Nous quittons Pékin le coeur un peu serré mais les jambes frétillantes ! Une fois n’est pas coutume, nous allons…plein Nord, pour atteindre la Grande Muraille. J’ai alternativement cru que ça allait être incroyable, puis « juste un mur » puis tout de même digne d’intérêt. C’est bien plus que ça. C’est fou, c’est poétique, c’est émouvant. Surtout quand on se lève à 5h30 pour faire une rando à travers la forêt, croisant les écureuils et arrivant au pied du mur pour le lever du soleil. Promenade sur une partie « sauvage » (non entretenue, avec une végétation dense sur le chemin de ronde et des morceaux de mur qui tombent de-ci, de-là) rejoignant la partie restaurée, touristique, vide à cette heure du jour. La descente est plus rapide : nous la faisons en « luge », dans un toboggan. Ce n’est pas du bobsleigh, man, mais c’est déjà bien fun…
Nous ne lambinons pas car ayant pour une fois souhaité faire du tourisme, nous devons circuler dans la campagne chinoise, sur des petites routes (où nous nous perdrons à plusieurs reprises) pour atteindre les tombes Qing, malheureusement fermées à notre arrivée.
Après plus de 400 kilomètres en 5 jours, et après avoir profité une dernière fois des plats chinois (dont un repas incroyable avec une jeune cycliste chinoise rencontrée sur la route, qui passe la commande dans le resto. Arrivent alors un, deux, trois, quatre, cinq plats pour nous trois ! Une folie…engloutie pendant une discussion très intéressante), avoir roulé parmi les champs de coton et de maïs et avoir eu des envies de meurtres envers les automobilistes chinois et leur klaxon, nous arrivons à Tanggu.
Tanggu est « la ville portuaire de Tianjin et de Pékin ». Tanggu est donc la ville-port de deux cités immenses de la 2ème puissance mondiale. Vous voyez Rotterdam, vous voyez Fos-sur-mer ? A côté, on dirait des petites villes balnéaires. Tanggu s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, avec des usines, des containers, des centrales énérgétiques, des containers, des cargos, des containers. Difficile de trouver le centre-ville ou le centre-port !
Après quelques recherches, nous nous posons finalement à l’hôtel, allons acheter quelques provisions pour la traversée et faisons appel au budget d’urgence pour acheter un appareil photo (le notre ayant fait une sorte d’AVC en quittant Pékin).
Vendredi matin, nous partons tranquillement vers « le port » (mais comment trouver le petit port pour passagers dans un immense port de fret ?). Nous nous plantons dans les grandes largeurs ayant naïvement… suivi les indications sur la route. Après quelques péripéties, nous réalisons que nous sommes à environ 30 kilomètres du lieu d’embarcation. Humm, situation stressante ? Que nenni mes amis, la Caravane a de la ressource et 30 minutes plus tard, nous arrivons… à bon port (résumons : une rencontre, un coup de fil, un taxi escroc et hop, ce n’est plus qu’un souvenir) !
Après les formalités d’embarquement et de douane, nous découvrons le Yangjing, ambiance « La croisière s’amuse… dans les années 80″. Ce n’est qu’une fois sur le bateau que nous pouvons (enfin !) apercevoir ce bout du Pacifique qu’on appelle la Mer Jaune. L’autre bout de la terre…
La traversée de 60h se passe correctement, avec un passage un peu houleux une fois les côtes coréennes passées. Nous passons une bonne partie du temps allongés sur nos tatamis (nous avons une chambre collective appelée « tatami room »; on est déjà un peu au Japon !). Une fois nos réserves alimentaires épuisées, les formalités douanières effectuées (nettoyage des pneus pour éviter que nous importions les microbes chinois, vérification de CHACUNE des sacoches, tampon par-ci, tampon par-là), nous sommes accueillis par Jacqueline, qui nous loge avec son mari Robert (des warmshowers américains). Et la générosité et la bonté n’ayant parfois pas de limite, ils nous invitent au restaurant le soir avec des amis où nous dégustons de dé-li-cieux poissons crus.
Bienvenue au Japon !
Marc
PS : la vie va manquer de Jean Amadou désormais.