Article rédigé hier. Nous sommes aujourd’hui à Ulm.
Hallo!
Quelques jours en Allemagne auront suffi pour que je retrouve mes automatismes germaniques: baffouillage, bredouille et compagnie…
Mais 2 mots d’allemand, 3 d’anglais, 1 de français et un grand sourire nous permettent de communiquer parfaitement avec le local.
Nous avons traversé le Bad-Würtemberg en quelques jours. De « bad », il n’y a que le nom car notre trip fut plutôt sehr gutt (c’est ce genre de phrase qui me permettent de trouver nourriture et logement…).
Première étape entre Strasbourg et Oppenau, une petite station de moyenne montagne. Au départ, nous étions tout excités d’arriver en Allemagne…mais le passage sur le Rhin est carrément décevant! Pas de douane, ça on y était préparé, mais même pas un panneau « bye bye France » et « Bienvenue en Allemagne ». Hallucinant! Bon, dès les premiers kilomètres, on a vu du changement: pistes cyclables à gogo (et gros respect du cycliste par les automobilistes), maisons plus grosses (si si) et…déjà quelques spécialités gastronomiques « différentes »…Le soir, on s’est fait plaisir (?) en se louant une chambre dans une Gasthaus, bien vintage.
Pour le lendemain, tout le monde (depuis Paris ou presque) nous avait prédit un cauchemar: la Forêt Noire début février? Z’êtes des malades?! Bon, n’ayant pas vraiment regardé ni l’altitude ni la météo, on n’était encore sereins la veille au soir. Puis on a regardé la carte. Doubles chevrons par-ci, trois simples chevrons…Ah, bon, alors comme ça, ça monte. Voyons ça…Je dois dire qu’on n’a pas été déçus: 6 kms à 12% environ. La Forêt Noire, c’est pas du gâteau (elle est inévitable, celle-là…). Mais en récompense, on en a pris plein les yeux: tout était enneigé et au sommet, on se serait cru dans un congélateur (blanc + froid + glace…mais pas de Cornetto, c’est la différence). Après l’effort de la montée, et tout le glamour qui va avec (corps transpirants notamment), nous avons attaqué une grosse descente, qu’on aurait pu appeler « la Cerise » (bah oui, la cerise sur le gâteau…vous suivez?).
Camille, dans la montée vers Kniebis (Forêt Noire)
Un passage par Freudenstadt, ville jumelée avec Courbevoie, la ville natale de Cam pour déjeuner au chaud dans une pièce incroyable (mais bon, je vais pas vous la décrire car sinon, on va y passer la nuit et vous et moi avons d’autres choses à faire) au sein d’un théâtre, nous voilà repartis, ragaillardis, vers Horb, où nous avons trouvé un logement très très bon marché, car étant reservé aux pélerins de St Jacques (Skt Jakobus). Sur un malentendu initial, je crois que les gens ont d’abord pensé qu’on faisait le chemin…avant de comprendre qu’on traçait notre propre route. Mais ils ont conservé leur sourire donc on va dire qu’ils étaient quand même heureux de nous avoir.
On déjeune dans un choli zalon avec « confort moderne »
J’ai oublié un détail: dans l’après-midi, nous étions toujours sur des pistes cyclables et nous nous félicitions de leur présence et leur entretien lorsque 5 minutes plus tard, vlan! J’ai fait ma première chute (oui, il y en aura d’autres. Préparez Mercurochrome, le pansement des héros, Mercurochrome, le pansement des héros, Mercurochrome, le pansement des héros). Rien de grave, mais j’ai chuté car il y avait un petit passage scélérat (cf. l’album « Marc et les vagues scélérates », sorti en 2007), verglacé en l’occurrence.
Aujourd’hui, 70 kms (soit légèrement plus que nos deux étapes précédentes): encore de la neige, des discussions avec des Allemands enjoués (c’est toujours très sympa), un hébergement dans un foyer religieux, gratuit, chauffé, équipé d’une douche et d’une cuisine, que nous avons eu grâce à la bonté de la Hausmaisterin (traduction: une « gradée » de l’Eglise locale). Nous sommes passés par Tübingen, que je vous conseille vivement, tout comme la plupart des villes / villages du coin, qui sont médiévaux et au bord de l’eau (nous avons déjà croise deux « Venises » locales). Donc charmants. Repas du midi au chaud dans un foyer pour jeunes (enfin très jeunes, 10-12 ans et malgré ma candeur, le proprio a bien compris que j’avais passé l’âge mais a accepté de nous ouvrir ses portes gracieusement car lui aussi fait des voyages à vélo…).
Bref, pour résumer : temps capricieux (on a déjà eu pluie, neige, grèle, brouillard, verglas, températures négatives depuis notre départ), moral au top, pensée positive, alimentation variée et riche et physique à peine dégradé. On continue donc vers l’Est!
Pour revenir rapidement sur le physique, globalement, nos corps se sont habitués à l’effort physique et les petites douleurs du début (cervicales) ont quasi-disparu. De mon côté, j’ai juste un hématome sur la cuisse gauche. Je soupçonne Cam de m’avoir violenté pendant une nuit. Je vous propose donc de rejoindre un comité de soutien que je viens de créer: le mouvement SAUCISSE (SAUvez le Cycliste Immodéremment et Sauvagement SEcoué).
Victime et bourreau, nous vous saluons tous et embrassons particulièrement toutes celles et tous ceux qui nous laissent des messages qui sont très appréciés par l’équipage.
Marc.