Comment va le monde ?

avr, 01 2011

Istanbul, une semaine de vacances. Les vélos sont nettoyés et réparés, Camille a acheté 48 rustines (si, si…) et nos estomacs sont remplis de baklavas. La vie est douce sous le soleil stanbouliote.

Cette pause (active !) nous permet de recharger les batteries et de jeter un petit coup d’oeil en arrière. Qu’avons-nous vu lors de nos deux premiers mois de voyage ? Plein de belles choses, de nombreuses rencontres agréables, il faut le reconnaître…mais également une nature très dégradée !

Je vais essayer d’être le moins moralisateur et le plus enjoué possible dans cet article pour ne pas plomber l’ambiance en cette fin de semaine. Cependant l’état de notre planète n’est pas joli joli (même si nous n’en avons vu qu’un échantillon). Et j’ai bien peur que nous ayons pourtant traversé l’une des zones les plus protégées du monde : l’Europe.

Le long des routes, de TOUTES les routes, nous avons vu des déchets. Parfois, il ne s’agît que d’un petit paquet de cigarettes écrabouillé (allez, on le jette par la fenêtre de la voiture, dans toute cette nature, il va bien disparaître rapidement) ou encore de quelques bouteilles de bières (bah le verre, c’est quasiment « naturel », on peut bien le jeter dans la forêt, en plus, ça fait des abris pour les insectes).

Mais parfois, c’est indescriptible. Essayons tout de même : pneus, tissus, caisses en bois, bidons, bouteilles, déchets plastiques en tout genre, gravats, mégots, ahh les mégots (bah oui, pourquoi mettre son mégot dans une poubelle franchement ? Un tapis de petits cylindres oranges, c’est tellement plus joli que de la mousse ou des feuilles. GRRRRR), etc.

A l’approche de certaines villes, la situation est juste écoeurante…

Eternel optimiste, je peux vous dire que ce que j’ai vu m’attriste pourtant profondément et ne me rassure pas sur notre environnement. Mais alors pas du tout.

Le long des routes, cette polution visible fait mal au coeur, mais finalement n’est que la suite logique du passage d’êtres humains égoïstes…Ce qui m’écoeure encore plus est la pollution maritime ou fluviale. L’échantillon de mer Noire que nous avons vu était loin d’être propre. Le long du Danube, sombre illustration des excès que nous avons observés sur des fleuves de plus petit gabarit, la situation est tout simplement affligeante. Même combat que le long des routes, mais le tout flotte lentement et se regroupe dans certaines parties du fleuve, formant de grandes flaques de détritus déprimantes. Pouah ! Et encore, nous ne voyons que la pollution apparente…je ne préfère pas connaître la qualité de l’eau (même si les autochtones rencontrés nous affirment que leur partie du fleuve est propre évidemment. Bien sûr.)

Le Danube. Les berges. Les bouteilles plastiques. Charmant.

Concluons ce billet sur une anecdote aigre-douce, garantie 100% voyageur naïf.

Nous roulons en Serbie, il y a un peu de brume. Au loin, une forme. Pendant quelques kms, nous nous demandons si il s’agît d’un château, d’une église ou peut-être même d’une formation géologique. On se rapproche: c’est un complexe industriel en très mauvais état. Désillusion.

Mais rappelez-vous de la leçon que ces 2 mois de voyage nous ont appris : No expectation on the road…(mais ça, nous l’avons appris en quittant la Serbie…).

Attendons la suite…

Marc

PS : plus d’infos sur notre escale stanbouliote et la suite de notre aventure prochainement !

Envoyés Spéciaux

mar, 30 2011

Une fois n’est pas coutume, nous laissons la plume à d’autres que nous : les parents de Camille !

Vous lisez avec passion le blog de Marc et Camille, vous admirez leurs magnifiques photos, vous rêvez avec eux de grands espaces et d’aventure ?

Eh bien, nous nous avons pu les toucher, les embrasser, leur parler (trop peut-être….). Alors, nous allons tout vous dire :

Ils sont…..comme avant, enthousiastes, étonnés, joyeux, charmants….Bon j’arrête car je crois qu’eux aussi lisent le blog.

Leur bonne mine témoigne de leur choix, jusque là nous ne remarquons aucune trace d’un doute ou d’une hésitation.

Marc s’avère pour nous (et sûrement au quotidien) un guide hors paire. Nous le suivons grâce à son panache blanc (non, je me trompe grâce à sa polaire vert pomme) ! Toujours devant il se faufile dans le dédale des ruelles d’Istanbul et on se retrouve toujours exactement là où « il » voulait nous emmener.

Camille, elle, se balade le nez en l’air, les yeux écarquillés, l’objectif greffé à l’œil et fixe ainsi de magnifiques images et comme elle regarde tout sauf Marc et nous elle se retrouve parfois dans le sens contraire de la marche !

Voilà ils sont comme ça nos petits et c’est bien comme ça qu’on rêvait de les retrouver.

On se régale d’Istanbul, de leur compagnie, on se fait des souvenirs. On vous racontera tout en détail à notre retour.

Merci à eux d’avoir accepté notre visite, quand ils seront beaucoup, beaucoup plus loin, nous allons ainsi pouvoir les imaginer à chaque instant de leur vie quotidienne.

Valery et Noëlle.

Istanbul, plein gaz !

mar, 28 2011

Voilà.

Ca y est.

C’est fait.

Nous avons osé.

Nous avons commis l’irréversible.

Nous avons emprunté…

UN VÉHICULE MOTORISÉ !

Après avoir passé la nuit à Çatalca, à 50km d’Istanbul, nous sommes partis samedi matin affronter « la route de la mort ». Tout un programme…

On nous avait promis de belles frayeurs sur une route dangereuse, pleine de camions et de voitures pour qui le vélo n’a pas droit de cité, des klaxons dans tous les sens, des routes sans bande d’arrêt d’urgence ni bas-côté sécurisé. Bref, l’enfer…

Ce qu’on n’avait pas prévu, c’était le vent. D’énormes bourrasques de côté vous déséquilibrant et vous jetant d’un instant à l’autre au beau milieu de la chaussée, et qui sait, peut-être sous les roues d’un camion…

Après 10km, nous avons abandonné. Trop bête de faire près de 4.000 km et d’entrer dans la mythique Istanbul les pieds devant…

Nous nous sommes donc arrêtés sur un parking, pour faire du stop. Oui, oui, du stop. Deux personnes, et deux vélo surchargés… Vous avez dits naïfs ?

Nous nous étions donné 2 heures pour trouver un bon samaritain. Mais c’est en 5 minutes qu’est apparu notre ange-gardien, sous les traits d’un conducteur de 4×4.

Mister 4×4 : - Vous voulez aller à Istanbul ? Montez !

Marc : - Mais nos vélos ne vont pas rentrer dans votre voiture !

Mister 4×4 : - OK. Bon, si vous être prêts à attendre 10 minutes, je vous envoie un de mes gars, il vient vous prendre ici et vous dépose avec sa camionnette où vous voulez. Et puis voilà ma carte, si vous avez besoin de quoi que ce soit à Istanbul, si vous avez un problème avec la Police ou avec des « bad people », appelez-moi. Ciao.

10 minutes plus tard, la camionnette arrive.

40km plus tard, elle nous dépose au cœur de Sultanhamet.

Si Dieu existe, pas de doute : il est Turc !!!

Camille.

PS : Nous voici donc dans la belle Constantinople pour une semaine de vacances (des vraies !) avec les parents. Nous y restons jusqu’à dimanche prochain.

Un matin à Binkiliç

Alors, alors ? Comment avons-nous remercié le directeur de l’école et ses collègues professeurs pour leur accueil chaleureux ? Avez-vous une petite idée ?

Nous sommes allés rendre visite à leurs élèves pardi ! Nous étions ravis de visiter notre seconde école depuis le départ, après Pram en Autriche.

Récit.

Le réveil sonne pour tout le monde à 8h. Monsieur le Directeur semble s’être remis de sa demi-bouteille de raki, et a bien plus fière allure dans son costume-cravate que dans son jogging-mocassins. Nous partons donc à l’école, non sans avoir fait un crochet par le café du coin pour boire l’inévitable çay.

Monsieur le Directeur

Arrivés dans les locaux, nous nous installons dans le bureau du directeur, évidemment tapissé de photos du grand Atatürk. À peine assis, une adorable petite dame vient nous apporter du çay (what else ?) et un börek en guise de petit-déjeûner. Du balcon, nous assistons à l’arrivée des élèves, et lorsque la cloche retentit, nous assistons à un étonnant spectacle. Tous les élèves, de 6 à 14 ans, se mettent à réciter une sorte de « prière » (qui n’a rien de religieux) dans laquelle, tous en choeur, ils promettent de travailler dur et de dire toujours la vérité. Ce « cri » aux accents martiaux semble les défouler, et les motiver pour la journée !

Les têtes blondes rentrent ensuite en classe. C’est un défilé d’uniformes, mais il n’y a pas deux enfants habillés pareil ! Les petits sont en blouse bleu ciel, ornée de leurs héros favoris et de symboles turques ; les plus grands sont en costumes-cravates ou en robes bleu marine, superposés aux sweats à capuches et autres T-shirts préférés. Comme quoi, l’uniforme n’empêche pas les enfants d’exprimer leur créativité (ni d’être « à la mode » !).

 

Un Petit Nicolas turc

Nous faisons ensuite le tour des classes, en commençant par les plus petits. La professeur d’anglais nous suit, afin de traduire les questions-réponses… Mais cela ne va pas très loin ! « What is your name ? », « How old are you ? », « Where are you from ? »… Les questions sont les mêmes que celles que nous posent tous les enfants turques croisés jusqu’ici sur la route ! Une autre question, aussi récurrente dans les classes que dans les cafés lorsque nous sommes invités à boire un çay : « What is you jap ? ». Nous avons mis du temps à comprendre… mais il faut évidement entendre « job » ! Facile pour moi (« video games »), un peu plus compliqué pour Marc ! Chaque interlocuteur comprend donc ce qu’il veut. Il se retrouve tantôt commerçant et propriétaire d’une boutique qui « vend des choses », tantôt vendeur de corn-flakes. Il va falloir songer à s’inventer un métier, un vrai !

Autre sujet inévitable dans cette patrie du ballon rond : « What is you favorite football team ? », et là, attention à ne pas se tromper ! Je donne mon joker et laisse Marc répondre.

 

On a vite fait de repérer les caïds…

À mon tour, j’ai voulu poser une question aux élèves plus âgés : « Que voudriez-vous faire plus tard ? ». Je n’ai eu que deux réponses, de deux jeunes filles, mais plutôt surprenantes ! La première rêve d’être politicienne, et la seconde, militaire ! Le culte voué au héros national Atatürk n’y est sans doute pas pour rien… D’ailleurs, dans chaque classe, on peut voir un exposé réalisé par les élèves sur « le père des Turcs », sa vie, son oeuvre. À savoir : critiquer Mustafa Kemal est interdit par la loi en Turquie, qu’on se le dise !

Il est bientôt l’heure de quitter les lieux pour reprendre la route, non sans avoir emporté un cadeau de la part des élèves : deux marionnettes de Hacivat et Karagöz, l’équivalent local de Guignol. Nous enfourchons nos vélos sous les « good bye » des enfants excités, en route pour de nouvelles rencontres…

Camille.

Vous reprendrez bien un petit thé ?

mar, 25 2011

Allons droit au but. En Turquie, nous avons commencé un nouveau voyage. Non, veuillez m’excuser, je reformule. En Turquie, notre expérience a pris une nouvelle dimension, nous sommes entrés dans un autre monde, à tout point de vue.

Pour quitter l’Union Européenne et entrer en Turquie, il nous a fallu passer par (ou devant) pas moins de 7 cahutes de douaniers, pour un total de 4 contrôles (seulement ?). Une fois en Turquie, nos premiers kilomètres ont été effectués sur une route large, absolument sans trafic (jusqu’à parfois 6 voies sans aucune voiture !), de l’asphalte lisse, sans nids de poules ou plutôt d’autruches comme en Bulgarie. Un régal pour les cervicales ! Et cela ne faisait que commencer…

La route vers le Paradis ? Humm, y’a pas grand monde…

Je pourrais vous détailler nos premiers jours au pays d’Atatürk (le fondateur de la république de Turquie et véritable demi-dieu ici) mais cela serait un peu fastidieux et avouons-le, votre journée est plutôt bien remplie (et encore vous avez oublié d’inscrire sur votre liste des choses à faire d’aller acheter des oeufs en chocolat pour Pâques. Heureusement que La Caravane gourmande à pédales est là !). Disons seulement, pour vous donner une idée approximative de l’ambiance, que depuis notre arrivée, nous avons reçu un cadeau chaque jour, discuté avec des dizaines (oui oui, déjà!) de Turcs, tous plus charmants les uns que les autres, dormi chez notre premier « inconnu » grâce à un chouette concours de circonstances, pris des coups de soleil, dégusté kebabs et baklavas par paquet de douze environ (le plaisir est dans l’excès). La liste pourrait s’allonger mais venons en au fait : Pour le moment, nous sommes RAVIS d’avoir opté pour cette option de contournement de la mer Noire par le Sud !!

Notre premier soir, après quelques heures seulement en Turquie, nous étions tout heureux d’avoir bu un « çay » (thé) offert par un inconnu. Le lendemain, les 8 çay offerts nous ont fait comprendre que l’accueil faisait partie intégrante de la culture turque. Et désormais, nous sommes contraints de refuser certaines invitations à boire le çay qu’on boit ici comme du petit lait, afin d’éviter de terminer en hyperglycémie (car je les bois avec 2 sucres à chaque fois… ).

La Turquie : un km, une rencontre, un çay

La gastronomie, élément primordial du voyage, du nôtre tout du moins, est merveilleuse (goût, accès, prix). Ça nous change de nos sandwichs serbo-bulgares à base de pain en tranche et charcuterie dont nous commencions à saturer…Mon objectif annoncé est de reprendre les kilos que l’hiver m’a chapardé !

Avant-hier soir,à Vize, nous avons dormi dans le jardin d’une mosquée dont l’imam était très accueillant et dont l’équipement sonore du minaret était, lui, très performant. A 5h, nous avons donc eu le droit à un petit rappel tonitruant aux obligations musulmanes…

Hier soir, autre ambiance : nous avons passé la nuit…dans la maison du directeur de l’école de la ville de Binkiliç. « Comment est-ce possible ? Comment faites-vous pour vous loger ainsi ? » nous demande-t-on parfois. Le mieux est…de ne rien faire ! Nous nous sommes assis à la terrasse d’un salon de thé, avons demandé au patron où planter notre tente. Le patron a parlé au docteur, qui a parlé à l’instituteur, qui a parlé au professeur de maths, qui a appelé le directeur de l’école. Et voilà !

En fin de journée, petit foot avec le directeur, ex-joueur professionnel, quelques profs et des gendarmes (NB pour les amateurs de foot : l’un d’eux était un fan absolu de Pascal Nouma…depuis que ce dernier a joué au Besiktas…). 45 minutes de foot…qui m’ont valu de belles courbatures aux mollets ce matin! Le soir, verres de raki, çay à foison et dîner offerts. Puis dans la soirée, les hommes sont allés au salon de thé (exclusivement masculin…) tandis que Camille est restée avec les femmes, à la maison…Autre monde, comme je le disais tout à l’heure…

Quand nous recevons tellement comme cela, nous avons avons envie de donner en échange. Et souvent, nous ne trouvons pas de « monnaie d’échange » (étant entendu que l’argent est hors de propos pour plusieurs raisons)…Problème difficile à résoudre…sauf cette fois-ci où la solution a été toute trouvée…Mais comme je suis un manipulateur sadique, j’ai décidé de ne vous livrer la solution que dans le prochain article ! Ahahahah (rire sardonique, dû soit à un coup de soleil, soit à l’excès de sucre dû à mon nouveau régime alimentaire) !

A très bientôt…

Marc

Après 2 mois de route (et pour fêter la venue de mes futurs beaux-parents à Istanbul !), une visite chez le coiffeur-barbier d’un village turc. Le résultat ? Je ressemble à un boy-scout halluciné (à vous de voir si c’est une bonne ou mauvaise nouvelle).

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