Tbilisi, aussi

mai, 06 2011

Combien de fois dans ma vie aurais-je l’occasion de dormir « avenue Staline » ?

Combien de fois dans ma vie aurais-je l’occasion de manger une pizza garnie de…mayonnaise ?

Combien de fois dans ma vie aurais-je l’occasion de faire une demande de visa…à travers une grille car l’ambassade en question ne reçoit personne dans ses locaux ?

A Tbilisi et en Géorgie, tout cela est possible !

Mardi, nous avons dormi à Gori, ville connue pour une seule raison : elle a vu naître Staline. Celui-ci y a donc son musée et son avenue, où nous avons pu passer une nuit à l’hôtel, après plusieurs nuits en bivouac ou chez l’habitant. Entre mauvaises nuits et hygiène aléatoire, ça nous a fait le plus grand bien…

Le musée Staline présente la vie et l’oeuvre du garçon. Tout était décrit en géorgien et en russe. Je ne maîtrise pas ces deux langues mais j’ai bien compris qu’ici, on disait « Monsieur » Staline et qu’on ne parlait pas des choses qui fachent à son propos.

Mercredi, nous avons rejoint Tbilisi via « l’autoroute A1″, c’est-à-dire la route principale du pays. Pas très intéressant mais efficace…Quand j’ai vu une Lada modèle « fabriqué-avant-ma-naissance », transportant un cercueil sur son toit, j’ai un instant cru à un mauvais présage mais il n’en était rien. Nous avons atteint la capitale plutôt aisément, sauf à quelques centaines de mètres de notre logement, ma chaîne a rendu l’âme. Damned ! Finalement, il y avait peut-être un présage avec ce cercueil…

Mes doigts de fées ont eu tôt fait de réparer la Défaillante et a priori, je vais pouvoir repartir…

Nous avons logé dans la foulée deux nuits à quelques pas du Parlement, hébergés par Kirsten et Dieter, un couple d’Allemands que nous avions croisé quelques jours plus tôt dans la campagne ! Chez eux, en plus de la paix d’un foyer, nous avons trouvé…une French baguette ! Miam !

Hier (jeudi), nous avons foncé à l’ambassade d’Azerbaïdjan pour obtenir nos visas mais…celle-ci était fermée. En y repassant ce matin (vendredi), nous avons dû discuter à travers une sorte de porte de prison avec le préposé, pas plus aimable qu’anglophone et finalement, nous devrons attendre ici plus d’une semaine pour obtenir les documents. Je vous passe les détails mais ça m’a rendu tout grognon cette histoire…

Heureusement, pendant ce voyage, à chaque moment de creux, nous avons eu la chance de faire une rencontre énergisante. Cette fois, c’est Romain qui s’y est collé ! Il tient un resto français ici et en discutant avec lui (ok, on a un peu mendié), il nous a (peut-être, on va voir demain) trouvé un hébergement pour les prochains jours ! Yeah !

Voyons le bon côté des choses : rester encore plus d’une semaine ici va nous permettre de mieux découvrir la ville, qui est assez charmante au premier abord et dont l’histoire semble assez riche. Seul bémol : la nourriture. N’y allons pas par quatre chemins : la Caravane aime manger. Et si en Turquie on trouvait de quoi se sustenter (ou se casser le ventre, c’est selon), ici, c’est un peu la misère. Peut-être que les prochains jours nous feront découvrir des merveilles, mais pour le moment, je dois dire qu’à côté de ce que nous mangeons ici, un kebab ressemble à un repas préparé par un nutritionniste…

Si les repas ne sont pas inoubliables, on peut toujours les agrémenter d’un verre de vin, car la Géorgie se vante d’avoir « inventé » ce breuvage, avant même les Romains…Et pendant l’ère soviétique, le pays était en charge de la production du précieux liquide pour l’ensemble de l’Union. Slurp !

A bientôt !

Marc

Combien de coups de pedales ?

mai, 05 2011

Jojo G, pour répondre, un peu tardivement, à l’une de tes questions (la plus essentielle, selon moi), tu trouveras ci-dessous ma feuille de calcul et de raisonnement. J’espère avoir tout bon et obtenir mon diplôme.

Marc

 

 

PS : j’ai casse ma chaine hier, juste en arrivant a Tbilisi. Miam !

Georgia on my mind

mai, 03 2011

Long time no news… Désolés pour cette absence mais Internet se fait rare sur les terres géorgiennes !

Quoi de neuf depuis les dernières nouvelles de Trabzon ?

Et bien tout d’abord, nous avons quitté la Turquie. Les derniers jours auront été riches en surprises. Nous avons passé notre avant-dernière nuit sur la pelouse de la caserne de pompiers de Rize. Les pompiers, toujours sympas, nous ont invités à dîner avec eux et à passer la soirée au chaud, devant la télé. « Le Fugitif », même en turc, ça reste un très bon film !

L’art de recevoir par les pompiers de Rize !

 

Pour la nuit suivante, nous avons sonné chez les policiers de Findilik. Nous devions initialement dormir dans leur salle de repos, mais ils ont finalement préféré… nous offrir une chambre d’hotel !

Le lendemain, nous faisions nos adieux à la Turquie, sous un soleil radieux (et quelque peu ironique après 4 semaines de gris et de pluie). Et histoire de nous laisser le meilleur des souvenirs, la Mer Noire nous a offert, en spectacle d’adieu, un ballet d’une trentaine de dauphins. Incroyable !

Peu après cette belle surprise, le mercredi 27 avril donc, nous passions en Géorgie, sans aucun problème mais dans un certain chaos, le poste-frontière étant en cours de construction. À peine avions nous posé le pieds côté géorgien que nous tombions sur deux Françaises, Elsa et Anne, l’une d’elles étant prof de français à Batumi. Nous décidons donc de passr la nuit à Batumi afin de les retrouver pour passer la soirée avec elles. Sur place, nous ne trouvons rien d’autre qu’un hotel qui sent le moisi, et nous réalisons que notre portable turc ne marche pas ici. Impossible de joindre les filles ! Pour se consoler, nous allons admirer le coucher de soleil sur la Mer Noire. À Batumi, nous avons l’impression d’être projeté dans un nouvel univers : avec ses palmiers, sa promenade au bord de la plage, ses immeubles rénovés, ses lampadaires tous les 5 mètres, elle a des airs de petite Miami (nous vous confirmerons ce présentiment dans quelques mois…).

Welcome to Miami ! Euh, non, Batumi !

 

Le lendemain, c’est parti pour la découverte de ce nouveau pays (car Batumi est évidemment une exception touristique) ! Nous pédalons dans une nature d’une beauté insoupçonnée. Sommets enneigés, mer bleu marine, arbres en fleurs… C’est simplement magnifique ! En revanche, les routes sont en bien piteux état… Aujourd’hui (lundi 2 mai), nous avons ainsi pédalé 40 km sur une piste défoncée, en mode VTT. Crevant ! Mais quelle route… L’une des plus belle que nous ayons faites depuis le 23 janvier !

Le VTT, c’est toujours plus marrant avec 25 kg de bagages !

 

On nous avait dit le plus grand bien de l’accueil géorgien. Pourtant, nous avons mis un peu de temps à nous adapter à cette hospitalité. Habitués à la chaleur turque, nous avons été déroutés par les regards en coin, voire l’indifférence des gens croisés sur la route. L’indifférence ! Voilà 5 smaines que partout où nous passons, on vient nous voir et nous parler. Ici, non. On garde ses distances. Mais un « Gamarjoba » (bonjour en géorgien) et un grand sourire ont généralement vite fait de dérider nos interlocuteurs.

Les Géorgiens, c’est vrai, sont extrêmement hospitaliers. Nous avons déjà été invités 4 fois à dormir chez l’habitant. Un record ! La première fois par une famille de 3 générations dont le grand-père buvait un grand verre de vodka au petit-déjeuner (cul-sec s’il vous plaît). La deuxième fois par une prof de français, à mi-chemin entre Arielle Dombasle et Cruella Denfer, qui nous a récité du Jacques Prévert et du Victor Hugo. La troisième fois par le chef azéri d’une station-service qui a eu le bon goût de réveiller Marc à 6h30 du matin et de l’emmener à la station-service pour on ne sait pas trop quoi (apparemment, attendre 3 heures que le top manager arrive). Et la quatrième fois (ce soir), par une famille qui a l’eau courante, et chaude en plus ! Ce qui est rare…

Notre 1ere nuit chez l’habitant en Georgie : au grenier !

 

Notre prof de francais, exhuberante, pour le moins…

En effet, d’après ce que nous avons vu de la Géorgie (plutôt la rase campagne, il faut le dire), le niveau de vie semble bien plus bas que celui de la Turquie. 3 exemples :

  • Les commerces sont aussi rares et pauvres qu’ils l’étaient en Bulgarie. Adieu les primeurs, kebabs, et salons de thé à tous les coins de rue. Pour se nourrir, c’est un peu galère : combien de recettes possibles à base de riz et d’huile de tournesol ? Sans compter que les produits sont parfois périmés…
  • L’eau courante est loin d’être généralisée. Et l’eau chaude est encore plus rare. Sur les 4 maisons dans lesquelles nous avons dormi, 2 avaient une cabane au fond du jardin en guise de WC, et 1 avait une cuvette mais sans système de chasse d’eau.
  • L’agriculture se fait à l’ancienne. Ici, point de tracteur : on laboure avec deux boeufs et une bonne vieille charrue.

Exemple de salle de bain.  No coment.

Que vous dire de plus ? Il y aurait tant à raconter !

Tiens, une anecdote surprenante avec la police locale. Nous roulions tranquillement quand nous remarquons qu’une voiture nous suit au pas. Au bout d’un moment, nous nous arrêtons pour voir ce que le conducteur va faire. Il sort de sa voiture et nous salue : c’est un flic ! Nous n’arrivons pas à communiquer et il continue à nous suivre. C’est très énervant ! Est-ce qu’il veut nous surveiller ? Est-ce qu’il veut nous protéger ? Est-ce qu’il attend quelque chose de nous ? Pendant notre pause-déjeuner, il s’arrête et patiente. On repart, il repart. Cette escorte obligatoire et non-souhaitée est franchement irritante. Ca n’est qu’après une vingtaine de kilomètres qu’il nous laissera enfin ! Étrange, n’est-ce pas ? D’après une prof d’anglais croisée sur la route, c’était une façon de nous honorer. Mouais…

Autre rencontre, cette fois beaucoup plus sympathique ! Alors que nous pédalons, nous croisons quatre personnes en train de pique-niquer. Elles ne semblent pas du cru… Et pour cause, ce sont des Allemands ! Nous discutons agréablement, et au fil de la conversation, Dieter et Kristin nous invitent chez eux à… Tbilissi ! Nous devrions y être demain soir (4 mai) et devrons sans doute y rester quelques jours pour attendre notre visa pour l’Azerbaidjan. Cette invitation fait chaud au coeur : comme c’est bon de se savoir attendus !

Nous espérons pouvoir vous donner quelques nouvelles de là-bas. En attendant, n’oubliez pas : pas de nouvelles, bonnes nouvelles !

Camille.

PS : Remettons les pendules à l’heure. Ici, il est + 2 heures par rapport à la France.

PS (bis) : Vous pouvez voir du grand soleil sur les photos. Il est un peu timide mais nous a fait l’honneur d’être présent 3 jours sur 7 en Géorgie. On progresse !

Am I Hammam-Maniac?

avr, 23 2011

Nous sommes à Trabzon (*), où nous faisons un break. Et quoi de mieux, pour se reposer, que de s’offrir une après-midi au hammam ? Mais un vrai bain turc, ça donne quoi ? J’ai testé pour vous…

Vous partez avec votre petit sac sur le dos, des images de hammams dignes de mille et une nuits en tête. Mais très vite, la réalité vous rattrape. Car à l’adrese indiquée, vous ne trouvez qu’une petite porte avec une pauvre pancarte « Hammam Turkish Bath ». Vous ouvrez la dite porte, elle donne sur un long couloir avec une autre porte au bout… Mouais… Pas très féérique comme entrée en matière. Vous hésitez, puis vous prenez votre courage à deux mains et vous y allez ! La porte est close, il faut sonner. Et c’est un grand sourire entouré de boucles « fausses blondes » qui vous accueille. Ouf ! À première vue, elles ne vont pas me manger… Ne comprenant rien au turc et personne ne parlant anglais, je décide de me laisser guider, et de suivre le mouvement !

La première pièce de l’institut fait office de vestiaire. On vous attribue un petit placard pour y déposer vos affaires. En tant que novice, j’opte pour la solution « maillot de bain », et apparemment, je fais bien !

Je passe ensuite dans le hammam en tant que tel. Il y fait plutôt chaud mais ça n’est pas encore le bain de vapeur insupportable. La pièce est entièrement faite de marbre, et est oranisée autour d’une sorte de table de massage octogonale où les employées s’activent, gommant ou massant les clientes.

Autour, les filles sont posées en petits groupes à coté des vasques. Elles papotent et grignottent des fruits, tout en s’arrosant régulièrement d’eau chaude. Je m’installe, et fais pareil…

Là, je dois mettre les points sur les « i » et les barres sur les « t »… surtout pour ces messieurs ! Des filles à moitié nues prenant un bain de vapeur en riant et en mangeant des fraises, j’imagine que ça vous laisse plutôt rêveurs. En réalité, il y a des filles de tous les âges, de toutes les tailles et de toutes les formes. Les employées portent d’affreux maillots de bain et sentent bien fort la sueur. Et il ne faut oublier que tout le monde est là dans un seul et même but : transpirer ! Voilà une mise au point qui méritait d’être faite, fermons la parenthèse.

Histoire d’avoir encore un peu plus chaud, et parce que j’attends mon tour pour le gommage, je file dans la pièce archi-chaude. Evidemment, je ne passe pas inaperçu, et très vite, la moitié du hammam est au courant que je suis française et que je suis venue à vélo… Mes marques de bronzage spéciales « cyclo » font leur petit effet. Car ici, contrairement à dehors, les filles s’observent et n’hésitent pas à parler de leur corps ! Les cicatrices, les bourrelets, la cellulite, il n’y a pas de tabou !

On vient me chercher pour le gommage. Je m’installe sur la table centrale. Et là, je ne subis non pas un gommage, mais un véritable ponçage ! Et vas-y que je te frotte avec mon gant de crin qui gratte !

On me retourne dans tous les sens et on insiste bien partout. Résultat, au bout de 5 minutes, je suis recouvertes de peaux mortes. Beurk ! Petit moment de honte… mais je vois que mes camarades sont dans le même état. Le supplice s’achève par une grande bassine d’eau qu’on vous renverse sur la tête. Ah ! Ca fait du bien !

Je retourne sagement m’assoir près d’une vasque, attendant cette fois mon tour pour le massage.

Je ne sais pas trop quoi faire. Alors je fais comme tout le monde, je m’asperge d’eau, encore et encore. Je ne vois pas trop à quoi ça sert mais bon… Apparemment, on est là pour ça !

Vient mon tour pour le massage. Rebelotte sur la table centrale. On vous recouvre de savon bien moussant et c’est parti pour le malaxage. Selon les moments, j’oscille entre le « Oh ! C’est bon ça ! » et le « Outch, ça fait mal ! ». Mais quand c’est fini, je me rend comtpe que je ne suis plus qu’un chewing-gum tout ramolli. Mission accomplie !

Après deux heures sur place, la peau douce et les muscles détendus, il est temps de rentrer, sans oublier d’acheter un grand coca bien frais pour se réhydrater ! Et que fait-on après le hammam ? Hum… à part la sieste, je ne vois pas !

Camille.

Spécial enfants : la fête des enfants du 23 avril

Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres pour la Caravane : nous fêtons nos trois mois sur la route !

 

Mais c’est aussi un jour spécial en Turquie : c’est celui des enfants !

Cette fête coincide également avec l’anniversaire de la fondation de la République indépendante de Turquie (23 janvier 1923). C’est donc une journée importante pour les Turcs.

Le 23 avril, les enfants sont dispensés d’école, et de grandes manifestations sont organisées dans les villes.

Ce matin, à Trabzon, nous nous sommes donc rendus au stade, pour participer aux célébrations.

Quand nous arrivons, à 9h, il est déjà difficile de se frayer un chemin dans les gradins. Il doit y avoir entre 5.000 et 10.000 personnes dans le public. Tout le monde attend que le spectacle commence. Mais l’impatience est également palpable sur la pelouse, où près de 1.000 enfants costumés attendent le début du show !

Dans les gradins, c’est la cohue. On se marche dessus, et les vendeurs de simits et de barbes-à-papa n’hésitent pas à traverser les rangs en écrasant quelques pieds au passage…

Le spectacle est précédé par un discours du maire, et l’hymne national que tout le monde entonne avec solennité. Le drapeau turc est bien présent, avec une quarantaine de porteurs de drapeau, très chics dans leurs costumes rouges et blancs.

 

Le spectacle débute avec des danses folkloriques, réalisées par des enfants en costumes traditionnels. Il prennent tout cela très au sérieux et le résultat est réussi : pas de faux-pas ! Bravo les enfants !

Suit ensuite une chorégraphie réalisée par des adolescentes. Costumées de jaunes, elles jouent avec des ombrelles de couleurs.

Enfin, c’est au tour des plus jeunes (et des plus nombreux !). 500 filles et garçons dansent sur des musiques turques contemporaines, avec des pompons de pom-pom girls !

Tout cela est très joyeux et le public est enthousiaste.

Le show se cloture par une nouvelle note de solennité : le déroulement du drapeau turc, et d’un autre drapeau figurant Atatürk. Car cette fête est évidemment une occasion de plus de célébrer le grand leader et fondateur de la Turquie moderne. Son visage est même imprimé sur les ballons que l’on distribue aux enfants, et si l’on ne comprend pas grand chose à ce que dit le speaker, il prononce le nom d’Atatürk à plusieurs reprises. Le « Père des Turcs », mort il y a 75 ans, n’est pas près d’être oublié !

 

Camille.

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