Azerbaïdjan : les photos !

Voilà les photos de l’Azerbaïdjan ! Cette grosse semaine, en pleine nature, et en compagnie de Joerg & Rahel, a été tout simplement idyllique !

Nous avons franchi notre 6000ème kilomètre et passé la barre des 4 mois de voyage… déjà !

Il ne devrait nous rester plus que quelques jours à passer à Bakou… Bientôt, nous quitterons le pays par bateau, pour traverser la Caspienne et arriver à Aktau au Kazakhstan (date de départ encore inconnue). On vous tient au courant !

Camille.

L’Azerbaïdjan, quoi, quand, comment ?

L’Azerbaïdjan, pour celles et ceux qui n’ont pas accès à un atlas ou à Wikipédia, peut être un pays méconnu.

Coincé entre la Russie orthodoxe (en particulier la région du Daghestan, assez houleuse) et l’Iran musulman, comment se (com)porte le pays ?

C’est un pays où l’on peut entendre, dans certains villages le muezzin. Et dans d’autres découvrir des monastères orthodoxes.

C’est un pays où le çay est religion, comme en Turquie, et où la vodka est présente dans les rayons de tous les petites épiceries (entre 10 et 30 marques différentes de vodka selon les lieux…Moins de 4€ le litre. Mais à ce prix, c’est certainement du Bizarre, du Qui-pique-les-yeux).

C’est un pays, où l’on passe en une journée de vélo, de villages peu carrossables où les ânes, les moutons et les vaches sont rois et les Lada Niva reines, à Bakou, ville moderne de 2 millions d’habitants, entourées de puits de pétrole à terre et en mer, où les conducteurs de 4×4 se toisent pour savoir qui a le plus gros.

C’est un pays où l’on croise des perroquets et des chacals, où l’on entend des loups et des touk-touks (eh oui, c’est bien l’Asie), où l’on déguste des chachliks (brochettes de mouton) et quelques baklavas…

36h après avoir quittés Tbilissi, nous sommes arrivés à la frontière « Nord » entre les deux pays, celle qui passe par la montagne. Passage de frontière facile pour La Caravane, après avoir répondu à la seule question importante du douanier « Etes-vous déjà allés en Arménie ? », « Non », « OK, welcome to Azerbaican »…En effet, les deux pays ne sont pas vraiment amis…

Une fois dans le pays vainqueur de l’Eurovision, nous avons passé une semaine merveilleuse, qui nous a rapidement fait oublier les tracas d’obtention du visa : montagnes magnifiques dans lesquelles nous avons facilement pu bivouaquer avec nos deux tentes, eau fraîche en accès facile à peu près partout, sur laquelle nous nous jetions tels des directeurs du FMI sur des soubrettes (je sais…présomption d’innocence tout ça…).

Prenez 4 cyclistes, baignez les dans la nature, laissez mariner une semaine. Et récoltez leurs sourires.

Le pays nous a souvent rappelé la Turquie : langue assez proche, population très chaleureuse (même si notre ami suisse s’est fait volé quelques bricoles sur son vélo), nourriture abondante, riche et plutôt bonne et…klaxons pénibles !

La route elle-même a été très plaisante : même si le niveau de vie moyen des Azéris est certainement plus élevé que celui des Géorgiens, ce qui a pour conséquence une présence plus nombreuse de véhicules, nous n’avons pas été trop ennuyés sur la route et avons en revanche souvent traversé des paysages assez incroyables : forêts quasi sub-tropicales (si si), champs arides quasi-désertiques (si si), collines couvertes de vignes (oui, l’Azerbaïdjan pratique un islam assez light…), etc.

Bref, nous avons pris énormément de plaisir à rouler dans le pays, parfois en crevant de chaud (eh oui, maintenant on va se plaindre de la chaleur…), souvent accompagnés par des aigles et toujours avec le sourire et la bonne humeur de nos amis suisses, Rahel et Jeorg, qui nous ont distillé conseils et anecdotes de voyages bien savoureuses !

Sommes maintenant à Bakou, la capitale du pays, qui borde la Caspienne, mer marron recouverte d’un filet d’hydrocarbures qui n’incite pas à la baignade)…en attente de nos visas pour le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Départ possible, à partir de jeudi prochain, si le ferry se décide à partir…mais ça, c’est une autre histoire…

Marc.

PS : pour les « géographes », notre trajet depuis Tbilissi a été le suivant Tbilissi-Sagarejo-Lagodekhi-Balakän-Saki-Qäbälä-Ismayili-Samaxi-Bakou (Baki, en azéri).

Géorgie : les dernières photos

mai, 28 2011

Une petite dizaines de photos est venu compléter notre album… histoire de vous faire patienter (celles d’Azerbaïdjan arrivent !).

C’est par là que ça se passe !

A priori

Un petit article posté de Bakou où nous sommes arrivés il y a deux jours, après 10 jours idylliques entre Tbilissi et la capitale azérie, 100% nature (et 100% camping sauvage). Nous avons trouvé le seul hotel de Bakou qui ne soit pas un Palace, il n’y a évidemment pas le Wi-Fi… Alors, un peu de patience pour les photos et le reste des news…


Nous non plus, avant d’arriver ici, nous n’avions aucune idée de ce à quoi pourrait ressembler l’Azerbaïdjan. Nous avions seulement recueilli quelques avis de cyclo-touristes, lu quelques blogs à ce sujet, parcouru quelques forums de voyageurs…

Malgré nous, nous sommes donc arrivés dans le pays avec un certain nombre d’a priori… plutôt

négatifs, il faut bien le dire !

1. A priori n°1 : « Passer la frontière azérie est un vrai calvaire ! Il faut s’armer de beaucoup de patience et savoir garder son calme en toute circonstance. »

Sortis de Tbilissi depuis deux jours, nous abordons la frontière azérie pleins de philosophie, prêts à endurer les tracasseries des douaniers. En effet, nous nous sommes laissés dire qu’ils vous faisaient défaire tous vos sacs et vous fouillaient jusqu’à la dernière poche. Certains voyageurs ont aussi du déclamer 3 fois de suite « Arménie = Terroriste » pour avoir le droit de poser un pied en terre azérie. Nous nous attendions au pire…

En arrivant, nous voyons vite à qui nous avons affaire : douaniers en uniformes camouflage, armés jusqu’aux dents et le visage fermé. Nous faisons tout bien comme on nous dit, sagement, docilement… Et miracle : la barrière s’ouvre devant nous, nous n’avons plus qu’à continuer notre route dans ce nouveau pays ! Trop facile !!! (Marc aura quand même du préciser que nous n’étions pas passés par l’Arménie et que, bien sûr, nous n’avions aucune envie d’y aller…).

D’après ce qu’on nous avait dit de la frontière azérie, on n’a pas osé faire la photo traditionnelle sur place… Ca vaut quand même ?

2. A priori n°2 : « L’Azerbaïdjan est un pays pétrolier. Cela doit donc plus ou moins ressembler à une grande étendue aride et pleine de pompes à pétrole. »

Contrairement à bon nombre de voyageurs dont nous avons lu les récits, nous avons emprunté la route du nord, celle qui borde la chaîne de montagne du Grand Caucase. Elle est plus longue mais notre visa nous en laissait largement le temps.

Et quelle fut notre surprise en découvrant cette région si verte, cette nature si riche, cette végétation si luxuriante ! Parfois, les vertes prairies peuplées de vaches, avec les monts enneigés en arrière-plan rappelaient leur pays natal à nos accompagnateurs, Rahel et Joerg (la Suisse, pour les deux du fond qui ne suivent pas).

Nous avons traversé une nature magnifique, dans laquelle s’épanouissent de nombreux troupeaux de chèvres, de moutons ou de bovins.

Sur 500 km, nous n’avons aperçu qu’une toute petite pompe à pétrole de rien du tout, au beau milieu d’un champs.

Vert, vert, vert (photo Joerg)

3. A priori N°3 : « L’Azerbaïdjan, c’est plat. »

Non, mais QUAND allons-nous finir par nous mettre cette idée dans la tête : il ne faut JAMAIS croire celui qui nous dit qu’une route est plate ! Nous devrions pourtant le savoir depuis le temps… La route du nord que nous avons empruntée n’est jamais plate ! Les côtes sont douces la plupart du temps, mais longues. Et nous avons tout de même eu le droit à un petit 17% de dénivelé, sous le soleil brûlant. Pas de la tarte, surtout avec un vélo qui commence à traîner la patte : je ne peux pratiquement plus utiliser mon 3ème plateau (celui qu’on utilise en descente). Dès que je pédale un peu trop fort, ça saute. Très pénible… Dr Joerg a diagnostiqué un allongement de ma chaîne et une érosion des dents de mes plateaux et des pignons de ma cassette, ce qui implique un changement de l’ensemble de ces pièces. Comment allons-nous trouver des pièces détachées en Azerbaïdjan ? C’est encore un mystère…). [Pour ceux qui seraient tentés de penser que je ne sais pas faire du vélo et que j'ai donc abîmé le mien en l'utilisant n'importe comment, je précise que Marc a le même problème. Mais nous sommes peut-être deux à devoir reprendre des cours de bicyclette...]

Pause après la côte mortelle à 17% (photo Joerg)

4. A priori N°4 : « Les Azéris ne sont pas sympas, et particulièrement arrogants. »

Premier jour en Azerbaïdjan : une jeune fille en robe de chambre et à peine réveillée nous invite à prendre le çay alors que nous traversons son village. Nous retrouvons chez elle ses parents et son frère qui nous offrent un second petit-déjeuner et beaucoup de sourires !

Troisième jour en Azerbaïdjan : nous nous arrêtons dans un magasin au bord de la route pour acheter bouteilles d’eau et glaces dont Rahel raffole. Georg qui passe par là insiste pour nous offrir le tout, et nous offre à chacun une icône orthodoxe et sa bénédiction.

Huitième jour en Azerbaïdjan : nous sommes perdus à la recherche de l’ambassade Kazakh dans un quartier de Bakou. Nous demandons notre chemin à un automobiliste qui nous fait monter dans sa voiture pour nous accompagner à ladite ambassade.

Et ce ne sont que des exemples pris au hasard ! Tous les jours, nous sommes aidés, accueillis, invités, nourris, accompagnés, questionnés… Les gens sont adorables avec nous, même à Bakou !

A peine arrêtés, un essaim se forme autour de nous, systématiquement !

5. A priori n°5 : « La Police azérie est corrompue, il faut l’éviter à tout prix. »

Nous avons vu beaucoup de véhicules de Police sur la route. A chaque fois que nous en croisions un, je frémissais en croisant les doigts pour qu’il ne s’arrête pas. Mais il a bien fallu que cela finisse par arriver… En pleine descente, alors que nous fonçons tête baissée, une voiture de Police stationnée sur le bas côté nous fait signe de nous arrêter. Nous nous exécutons. Je me remémore déjà des les trucs et astuces lus dans le Lonely Planet pour s’en sortir sans perdre trop de plumes face à un agent de police peu scrupuleux… L’homme nous demande en anglais « What is your name ? ». Nous répondons. Puis nous attendons… Il nous regarde dans les yeux. Nous faisons pareil. Nous attendons. Il ne dit rien. Nous ne disons rien. Nous attendons… Pour qu’il finisse par nous lancer un « OK. Bye bye », et que nous filions sans demander notre reste !

Une autre fois, à Bakou : deux agents de police vérifient nos sacs avant de nous laisser entrer dans le métro. Procédure normale. Nous passons sans problème et cherchons comment acheter des tickets. Nous voyant perdus, les deux agents volent à notre secours et essayent désespérément de faire fonctionner l’automate… pendant qu’une dizaine d’usagers passent le portique de sécurité sans qu’ils ne soient fouillés !

Bref, les policiers ici ne semblent pas bien méchants et sont toujours très contents de nous lancer les deux ou trois phrases d’anglais qu’ils connaissent !

6. A priori n°6 : « Bakou sent l’argent à plein nez et est totalement coupée de la réalité du reste du pays. »

Bon, désolée, mais là on ne peut pas contredire cet a priori, qui se révèle finalement être une vérité ! Cette ville est proprement hallucinante ! Immeubles flambant neufs, boutiques de luxe à tous les coins de rue, 4×4 tous plus gros les uns que les autres (et blancs si possible), trottoirs étincelants de propreté (des agents de propreté les lustrent tous les matins et y décollent les éventuels chewing-gum crachés par les passants). Nous avons l’impression d’être dans une ville factice ! Si cela manque un peu d’authenticité, ça n’est pas désagréable pour autant ; mais ça n’a simplement RIEN à voir avec ce que nous avons vu du pays précédemment. Il semblerait que tout l’argent du pays soit concentré dans la capitale ; alors que 50 km plus loin, il n’y a pas de quoi bitumer la route ou construire un pont digne de ce nom pour passer la rivière (vous jugerez vous-même par les photos…).

Bling-Bling Bakou

Mise à part cette dernière exception, toutes nos idées préconçues sur l’Azerbaïdjan se sont révélées fausses. Nous avons découvert un pays d’une beauté à couper le souffle, rencontré des gens avec le cœur sur la main… Une fois de plus, notre règle d’or « No expectation on the road » a triomphé ! Et quel plaisir de voir tous nos préjugés tomber en pièce ! Finalement, nous ne cherchons rien de plus en partant pédaler sur les route du monde…

Camille.

Azerbaidjan, nous voilà !

mai, 16 2011

Ça y est, nous avons enfin nos visas azéris après 15 jours d’attente !

Et comme « à toute chose malheur est bon », ces quelques jours supplémentaires passés à Tbilisi nous ont permis de faire la connaissance de Rachel et Jeorg. Ce couple de Suisses pédale depuis maintenant 5 ans et souhaite, comme nous, rejoindre Bakou.

Nous partons donc tous les 4 demain matin, pour une bonne semaine de route commune. C’est la première fois que nous allons avoir des compagnons de route pendant plusieurs jours. Nous sommes ravis !

Camille.

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