A nous Pékin !
Nous vous avons laissé à Jining, à la sortie du désert de Gobi. Et aujourd’hui, nous vous écrivons de Pékin, la ville la plus peuplée du monde.
Entre temps, nous avons découvert la Chine rurale et automnale, les petits villages d’agriculteurs et les usines géantes qui crachent de la fumée noire, les grandes plaines et les petites routes de montagne, le calme des matinées campagnardes et la frénésie consumériste des grandes villes… Bref, nous avons découvert un (tout) petit bout de la Chine.
Nous avons passé deux jours à Datong, une ville de 3 millions d’habitants à 350 km à l’ouest de Pékin. Nous y avons découvert la vie citadine et nous sommes laissés porter dans ce tourbillon de vie et de folie. Dans les quartiers commerçants, c’est la bousculade. Devant certaines boutiques, une scène est installée et de véritables artistes de supermarché s’y produisent pour rabattre la clientèle : chanteur de charme, clown triste et enfants acrobates, il y a de tout. Loin d’être blasés, les gens s’agglutinent devant ces improbables spectacles entrecoupés de « Et aujourd’hui, -20% sur les casseroles ! ». Et le bruit… le bruit ! Je crois pouvoir dire que les Chinois ont un autre rapport aux décibels. Musique à fond, pétards à n’importe quelle heure et sous n’importe quel prétexte, klaxons intempestifs. Le concept de pollution sonore n’existe certainement pas ici !
Pour s’éloigner un peu de cette folie urbaine, nous sommes allés visiter les Grottes de Yungang, à quelques kilomètres de la ville. Ce sont les plus anciennes grottes bouddhiques de Chine (Vème siècle ap. JC). Creusées dans la montagne, elles accueillent d’innombrables Bouddha de toutes formes et de toutes tailles. Magnifique ! Malheureusement, la visite se fait sous une pluie battante et nous rentrons trempés.
Coup de bol, la déluge ne dure qu’une journée et nous repartons le lendemain sous le soleil. D’après notre carte (qui manque un peu de détail), de Datong à Pékin, ça devrait descendre. Ah ah ah ! La bonne blague ! Sans aucune préparation mentale (et oui, c’est important, même à notre niveau), nous nous retrouvons à grimper et à passer cols sur cols ! Pour se faire pardonner, la montagne se pare de ses plus jolies couleurs. Jaune, rouge, doré. La flore est luxuriante et nous nous sentons presque avalés par cette grande masse végétale. La nuit, nous nous installons dans d’adorables vergers, au calme. Et le matin nous nous posons régulièrement la question : sommes-nous vraiment en Chine ? Car cela ressemble à s’y méprendre à la Dordogne que nous avons visitée à vélo il y a un an exactement. Les petits murs de pierre, les arbres orangers, le brouillard à couper au couteau…
Hier, après deux journées de près de 110 km, nous arrivons à Pékin. Pékin… J’ai du mal à croire que nous y sommes. Pékin, c’est l’autre bout du monde ! L’antinomie de notre petit Paris. Pékin, c’est si loin !
Nous avons beaucoup de mal à trouver l’appartement de Florence, Warmshower qui nous accueille ici. L’entrée dans la ville est plutôt facile grâce aux pistes cyclables, mais c’est si grand ! Pour atteindre le cœur de la cité, il faut passer 6 périphériques ! Mais quand nous trouvons enfin notre hôte, quel bonheur ! Florence parle français et nous installe comme des rois dans un appartement communiquant avec le sien, juste au-dessus. Nous avons notre chambre, notre salle de bain et notre cuisine. C’est un rêve ! Les trois chats de la maison viennent faire connaissance. Et nous sortons dîner tous les trois dans un resto voisin. Florence est une perle, elle nous fait visiter le quartier et nous indique tout ce qu’il faut savoir sur la ville. A nous Pékin !!!
Camille