La famille formidable ouzbèke

La caravane
juin, 22 2011

Il est 19h, lundi soir. Après plus de 90km à travers la campagne, il est temps de trouver un endroit où poser la tente.

Nous quittons la route et nous embarquons dans un petit chemin. Au bout, nous y trouvons une deux hommes et une femme rentrant des champs. Nous leur demandons si nous pouvons dormir sur leurs terres, mais ils ont mieux à nous proposer…

Nous les suivons et arrivons chez eux. Une maison en pisé, une grande cour poussièreuse, un four traditionnel en torchis, des chiens, un chat, des dindes et des canards. Et autour des tas de culture : céréales, fruits, légumes : ils vendent le fruit de leur labeur au bazar.


La convivialité, en toute simplicité

 

L’un des deux hommes rentre chez lui. On se retrouve en famille, avec un petit garçon de 3 ans bien turbulent et une fille de 6 ans, adorable dans sa tunique et son pantalon traditionnels, avec ses cheveux coupés courts, comme beaucoup d’autres petites ouzbèkes. La maman balaie un peu la terre et dispose sous les arbres des matelas fins et une toile cirée : c’est l’heure du thé, qui se transformera en dîner. On s’installe, le papa joue aux cartes avec l’ado, la maman fait des allers et venus à la cuisine pour nous apporter des fruits, le petit garçon fait le pitre et la petite fille me regarde avec de grands yeux et un sourire comme je n’en ai jamais vu. Un vrai coup de foudre. Elle s’assied tout près de moi et me sourit à s’en décrocher la machoire. Je crois que je suis sa copine ! Elle n’arrête pas de me nourrir, de m’apporter des fruits, des noyaux d’abricot (on les casse pour en manger l’amande), et me fait manger son yahourt à la cuiller. Elle me raconte même ses petits secrets au creux de l’oreille, faisant fi de la barrière de la langue. Je fonds…


Ma grande copine

 

Le temps passe, il est l’heure de se coucher. La maman débarasse et sort un gros matelas : nous allons dormir à la belle étoile, comme ils le font eux-mêmes en été. Nuit sans moustique, mais bien venteuse. A 6h du matin, j’entends des pailliements. J’ouvre un oeil et vois un caneton à 20 cm de mon visage, venu chiper un noyau d’abricot perdu près de mon oreiller. La basse-cour est réveillée ! Petit-déjeuner sous les arbres. Et nous quittons la sérénité de ce foyer qui nous a paru si heureux.


Repos bien mérité en rentrant des champs

 

Ils ont fort à faire avec leur exploitation, la vie est dure à la campagne. Mais malgré cela, cette famille-là respirait le bonheur. Des époux complices, des enfants éveillés et souriants, beaucoup de bonne humeur. Un moment précieux qui justifie à lui seul d’avoir fait plus de 7000 km à vélo (on avait oublié de vous le dire, on a franchi le cap après la frontière ouzbèke !).

 

Camille.

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  1. Joss

    le bonheur serait-il dans le pre?
    ou sur le matelas?

  2. Les Planches

    Finalement, vous nous apprenez que le monde est non seulement beau, mais qu’il est aussi bon. Quelle belle leçon pour tous les râleurs !
    Continuez, avec vos belles leçons vous nous rendez aussi meilleurs.

  3. Hortense

    j’adore !!! je suis émue et sans mots … bisous de la retardataire qui aimait bien qu’on lui tape sur l’épaule pour lui dire  » hé, y a du nouveau … »
    H&co

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